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Raja Ampat : le dernier paradis

Contexte

Selamat pagi,

En cette fin d’année 2019, c’est à nouveau en Indonésie (après Bali en 2016) que Ballons sans Frontière est parti mener une nouvelle action. Dans l’archipel de Raja Ampat exactement, un lieu incroyable aux paysages et eaux magnifiques foisonnant de vie. Un voyage qui laisse rêveur, et ça tombe bien, car pour se rendre dans cette zone adjacente à la Papouasie Nouvelle Guinée, il m’a fallu pas moins de 36 heures de transport (vols, escales, bateau puis pirogue). Bref, ça laisse le temps de régler les derniers détails du séjour.

C’est plus précisément sur l’île de Kri que le séjour commence, une bande de terre-jungle-sable séparée de l’île de Pulau Mansuar par un chenal se traversant à pied ou à la nage à marée basse, ou par bateau à marée haute. C’est sur cette dernière que se trouve l’école. Carrie, une américaine installée depuis quelques temps dans le coin et qui donne des cours d’anglais aux élèves de primaire, m’a invité à assister à l’un de ses cours. Une matinée qui débute par un départ en bateau soumis aux impératifs des marées. Ici, pas besoin de montre, c’est la mer qui rythme les journées.

Visite de l’école et système scolaire

Avant mon départ, j’avais fait la connaissance de Carrie, une américaine installée sur l’île depuis deux ans et qui donne bénévolement de son temps pour enseigner l’anglais aux enfants scolarisés. Une chance unique pour accéder à l’école de Yambuba village située sur l’île de Pulau Mansuar, où très peu d’adultes parlent anglais. Carrie sera donc mon guide pour m’introniser dans cet établissement scolaire, mais aussi ma traductrice Indonésien-Anglais pour faciliter les discussions.

L’école se déroule du lundi au samedi et débute à 7h30 et se termine à 12h30, avec une pause de 30 min à 9H00. Il n’y a pas d’école l’après midi qui est consacré à des activités périscolaires (chants, activités avec l’Eglise, danses traditionnelles des îles de Biak d’où sont venus les premiers colons de l’île de Pulau Mansuar). Les principales vacances ont lieu de début juin à mi-juillet puis de début décembre à début janvier. L’école est gratuite et obligatoire de 6 à 18 ans, mais les contraintes financières rendent parfois cela caduque (il faut un proche vivant sur une île où il y a un collège/lycée pour pouvoir être hébergé et les fournitures scolaires restent à la charge de la famille). L’uniforme est obligatoire dès le primaire, sauf le vendredi où chacun s’habille comme il le souhaite.

A l’école de Yambuba village , 90 enfants sont scolarisés encadrés par 4 enseignants, un remplaçant, un « ancien » qui enseigne la religion, et Carrie.

C’est donc par une rapide traversée de 20 minutes en bateau que débute la journée du 4 décembre 2019, afin de rejoindre l’école élémentaire située sur l’île de Pulau Mansuar… en fait, cela nous a pris plus de 2h car il a fallu attendre la bonne marée. Carrie m’invite à assister à l’un de ses cours, et je découvre la vie scolaire locale : les chants pour accueillir l’enseignant, les travaux en groupes et l’arrivée au fil des minutes des différents enfants venant à pieds ou bateaux des environs de l’école. La classe compte une quarantaine d’enfants de 5 à 11 ans.

Ce qui m’a marqué, c’est à quel point les enfants font preuves de coopération et de bienveillance les uns envers les autres. Dès qu’un des enfants solutionne un problème ou termine son exercice, il se dirige spontanément vers un autre élève en difficulté pour lui apporter son aide. Alors oui, l’autonomie ou l’abnégation pour arriver soi-même à une solution reste discutable, mais il ne faut pas oublier que la présence même des enfants à l’école est déjà une victoire, quand certains parcourent de grandes distances ou s’astreignent d’aider leurs parents à la maison. La région n’est pas riche et en dehors des zonés fréquentées par les touristes qui améliorent considérablement le niveau de vie d’une poignée de locaux, les personnes vivants dans les zones reculées luttent quotidiennement pour leur survie.

Une fois la leçon d’anglais terminée, je suis invité à présenter le projet Ballons sans frontière à l’ensemble de la classe. Et pour soutenir la discussion, deux vidéos préparées par les élèves de l’école élémentaire Georges Brassens de Sartrouville sont présentées : l’une afin de mieux connaitre l’école, la seconde autour d’un jeu de ballon « le ballon béret ».

Les élèves indonésiens regardent ces vidéos avec attention, puis vient le moment de leur remettre les dessins préparés par les enfants de l’école de Sartrouville et de leur proposer de tester ce jeu.

La remise des ballons

La chaleur est déjà intense aux alentours de 11H30 lorsque nous nous rendons vers le terrain de sport de l’école. Entouré par la jungle, je suis surpris de voir que le terrain est bien engazonné malgré le soleil qui tape fort.

Avec Carrie, nous réexpliquons les règles aux enfants, qui se séparent en deux équipes avant de se prêter au jeu du ballon béret avec grand intérêt. Plusieurs parties se déroulent, mais nous décidons de cesser le jeu au bout de 30 min à cause de la chaleur. Les enfants décident malgré tout de profiter des ballons de volley, basket et foot qui leur ont été remis afin de poursuivre différents jeux en petits groupes. En parallèle, un vieux ballon a été trouvé par la directrice de l’école et les enfants commencent à apposer des messages dessus.

La pause déjeuner bien méritée arrive, et cette journée est assez particulière car les vacances sont très proches. Les enfants ont terminé leurs examens de fin de cycle et les parents ont concocté un buffet afin de fêter cette étape importante de la vie scolaire.

Il est difficile de pratiquer une activité physique et sportive sur cette île à cause de la chaleur. Il est donc demandé aux enfants de venir à l’école le matin en courant. Si ce n’est pas toujours appliqué, il faut noter que les enfants jouent beaucoup dehors, se baignent et se dépensent énormément. Ce mode de vie plutôt sain découle du faible accès à l’électricité (qui ne fonctionne que quelques heures par jours), la faible présence de téléphone et encore moins de wifi. Peu privilégier, ils occupent la majeure partie de leur temps libre à grimper aux arbres, chercher des fruits, pêcher, se baigner…

Les jeux découverts

Si le volley et le foot sont communément pratiqués, j’ai pu observer une partie de jeu du chat et de la souris (Kucing dan Tikus en indonésien).

Plus d’infos à venir prochainement.

Pour aller plus loin

Carrie est multifonction : toujours avec le sourire elle donne de son temps pour défendre une cause qui lui tient à cœur et mobilise les enfants volontaires chaque vendredi après-midi. Elle représente l’antenne de Trash Hero sur l’île de Kri, une association que j’avais déjà rencontré à Bali et qui sensibilise sur la pollution des plages et de la mer en organisant des sessions de ramassage collectif des déchets. Dans la bonne humeur, cette activité se termine par un goûter et par des chants. Un moment festif mais qui interpelle : plusieurs dizaines de kilos de déchets (surtout plastique) sont ramassés à chaque fois.

Galerie photo

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